Trop souvent, les europhiles fonctionnent sur le registre de l’idéologie pour appuyer leur position. Concevoir un échec politique européen, ça serait admettre que les 40 dernières années ont été une succession de catastrophes (sauf rares exceptions) dans les décisions des États membres. « Ô [nos] tonneaux des Danaïdes », boulets de l’emploi, de la croissance et de la protection des citoyens : l’esprit européen qui s’est fourvoyé dans le capitalisme mondialisé est devenu aussi tendre que le Code d’Hammurabi.
Pour sûr que si nous persistions dans cette voie, l’Histoire pourra être aussi critique envers l’Union Européenne qu’elle peut l’être pour ce texte de loi babylonien. Sous prétexte de préserver la paix, l’Union Européenne est en passe de créer l’enfer des peuples en imposant des règles du jeu non pas sévères (contrairement au texte antique) mais injustes. Face aux 10 arguments les plus fréquents des europhiles, voici 10 réponses (eurosceptiques) appropriées.

Une dévaluation de notre monnaie entrainerait la ruine du pays !
Non, la dévaluation due à une sortie de l’euro ne serait pas une catastrophe. Certes, le nouveau Franc basé dans les premières secondes sur la valeur de l’Euro serait vite dévalué (de 12 à 25 %) mais cela permettrait de rembourser plus facilement nos dettes. C’est autant d’argent libéré pour financer les hôpitaux ou les écoles par exemple.
À titre de rappel, le remboursement des intérêts de la dette est devenu la première dépense nationale. Ne serait-il pas temps de revenir à des emprunts auprès d’une Banque de France à taux zéro ? Voilà qui faciliterait les investissements sur le long terme !
L’effet sur notre balance commerciale déjà déficitaire serait catastrophique !
Non, l’effet sur notre balance commerciale déjà déficitaire ne serait pas aggravé. Au contraire, un Euro fort nous gêne dans nos exportations. Une monnaie plus faible permettrait d’avoir un choc de compétitivité et de relancer l’économie.
Oui, mais alors nous achèterions tout plus cher à l’importation !
Pour ce qui est des produits manufacturés, ça ne fait aucun doute. C’est pourtant l’un des meilleurs moyens de lancer des relocalisations en masse. Des produits fabriqués en France se vendraient à des prix préférables aux Français. Pour ce qui est de l’essence et les hydrocarbures en général, nous ne pourrions pas faire grand-chose, mais n’est-ce pas là une formidable opportunité d’accélérer la transition énergétique ? Le besoin créé la nécessité.
L’Union Européenne, c’est la paix
En 2012, l’argument de la paix est-il encore une raison pour partager aujourd’hui la gouvernance économique ? La monnaie commune avec des règles fiscales différentes a, au contraire, installé un état de guerre économique permanent au sein des États membres.
Une uniformisation de la fiscalité dans l’UE n’est pourtant pas envisagée par les institutions européennes car cela permet de maintenir une fiscalité basse dans l’Union grâce à la concurrence entre les États. Les multinationales se gavent, les peuples en pâtissent. L’Europe d’aujourd’hui, c’est la guerre.
Nous avons besoin de grands ensembles pour survivre dans un espace mondialisé.
La Corée du Sud, petit pays souverain, possède un niveau de vie occidental et parvient pourtant à gagner dans le jeu de la mondialisation. Ce contre-exemple illustre bien la non-nécessité de fusionner dans un ensemble plus vaste.
Une Europe fédérale serait la première puissance économique mondiale
La belle jambe ! Les États-Unis d’Amérique furent la première puissance économique mondiale également. Pouvons-nous envier leur système social ? Pouvons-nous envier leur système éducatif ne favorisant que les favorisés ? Pouvons-nous envier leur système de soin ? Pouvons-nous envier les inégalités importantes et croissantes qu’il y a dans ce pays ? Pouvons-nous envier leur système économique qui les a endettés jusqu’au cou ?
Le saviez-vous : la France doit lever 30 milliards d’euros pour 66 millions d’habitants quand les USA doivent en lever 660 milliards pour 315 millions d’habitants (s’ils ne trouvent pas de solution au « mur budgétaire ») ? Tu parles d’une première puissance économique mondiale !
Bref, pendant longtemps nous n’avons pas été les premiers et on s’en portait très bien : la qualité de vie est quand même beaucoup plus importante.
Ne pas choisir le fédéralisme, c’est choisir le déclin
C’est le grand argument du moment qui fait peur aux foules. À y regarder de plus près, l’arnaque rhétorique nous jaillit vite en pleine face. Ce n’est pas d’autres pays membres de l’Union qui vont dépasser la France dans le classement : eux aussi reculent (et l’Union Européenne n’y est pas étrangère.) Pourquoi penser qu’une alliance de bras cassés néolibéraux menée par des commissaires mondialistes voulant saigner le peuple changerait la donne ?
Hormis la Chine, les valeurs montantes ne sont que des pays qui ont augmenté le niveau de vie de leurs classes moyennes et qui surtout disposent d’une réelle souveraineté !
Nous pourrions faire une Europe plus sociale
La CEE (l’ancêtre de l’Union Européenne) a été créée après la Seconde Guerre mondiale pour imposer le libéralisme américain sur le vieux continent. Jean Monnet, un soi-disant grand personnage français influent, a joué le rôle d’un anti de Gaulle en vendant la France à une pensée atlantiste et a ainsi créé la Commission Européenne, autrefois composée de 9 membres. C’est une institution non démocratique aux pouvoirs grandissants.
L’UE est faite par les puissants et pour les puissants. C’est un état de fait immuable. Cela favorise les lobbys. Plus un ensemble (fédéral) est grand, plus il s’éloigne du peuple (via des suffrages indirects) et plus cela profite aux élites mondialisées, multinationales et lobbies divers. Bien des exemples dans le monde permettent d’en attester.
Le seul moyen de défendre le social, est de donner le pouvoir au peuple : aucun grand ensemble ne le permet, les identités y sont trop diluées pour peser.
T’es qu’un petit con prétentieux qui pense tout savoir ! Les experts dans les médias disent que l’Europe, c’est bien !
On touche du doigt le problème de l’indépendance de la presse, et on comprend par la même occasion pourquoi les Français ne font plus confiance aux médias. Bien souvent les médias sont possédés par de grands groupes industriels (donc mondialisés) qui profitent de la prospérité que leur apporte l’Union Européenne (prospérité qui profite surtout aux dirigeants.)
Ainsi, il ne faut pas s’étonner de voir qu’Edouard de Rothschild possède le journal Libération. Qu’importe si ce journal est censé être à gauche, du moment qu’il diffuse une idéologie européaniste qui lui profite : il aime cette Europe qui lui permet de faire cracher 14 % de rente à ses fonds. Et toi, ton compte en banque, il te rapporte combien ?
Les fameux experts dans les médias français sont une trentaine, s’échangent les émissions, ils sont partiaux et affirment tous la même chose depuis des années sans se remettre en cause. D’autres experts disent le contraire, mais on ne les invite pas (ou alors à 7 h 00 du matin à la télévision un jour férié.)
L’Europe et l’euro, c’est la préservation des emplois et la stabilité économique
Pour ce qui est de la préservation des emplois, nous avons déjà démontré plus haut que nous serions mieux sans l’euro. En ce qui concerne la stabilité économique, jetez un œil à la Grèce, l’Espagne ou bien l’Italie. Allons plus loin encore en analysant les pratiques de la Banque Centrale Européenne et voyons à quel point elles ne profitent qu’aux plus riches.
La BCE a (soi-disant) pour rôle premier de lutter contre l’inflation. Or, même si on n’a pas encore compris pourquoi, nous avons observé dans l’histoire qu’une légère inflation était corrélée avec la création d’emplois alors qu’une monnaie stable ou en déflation était au contraire synonyme de perte d’emplois.
« Pourquoi ne pas laisser une légère inflation se mettre en place », nous direz-vous ?
Si pour le citoyen moyen, une inflation de 0,2 % ne lui fait perdre que très peu d’argent, il en va autrement pour les grosses fortunes. C’est également un problème pour l’Allemagne qui, avec sa population vieillissante ne veut pas voir ses fonds de pensions de retraite fondre comme neige au soleil (0,2 % d’une très grosse somme, ça fait beaucoup.) La BCE a donc comme vraie mission de protéger les rentiers et non pas la monnaie. C’est dramatique.
Il ne s’agit pas de changer les dirigeants, le problème est structurel et inhérent à l’idée même de fédéralisme. Il ne s’agit pas non plus d’imaginer une Union Européenne plus sociale et démocratique, car ceux qui la tiennent en main ne l’accepteront jamais.
En bref, l’UE est le problème, pas la solution.