Entrées intéressantes : le MCM/70 canadien était un peu comme le premier Cyberdeck

Pas pour lancer un débat dans les commentaires ou quoi que ce soit, mais que diriez-vous était le premier micro-ordinateur, ou ordinateur personnel ? Nous supposons que la réponse dépend de votre définition. Certains diront que le PC est né au Xerox PARC avec un curieux écran en mode portrait et une souris à trois boutons, tandis que d’autres diraient que tout a commencé dans un garage à Los Altos, en Californie, ou à Albuquerque, au Nouveau-Mexique.

Si vous considérez le terme « ordinateur » comme signifiant ce qui peut calculer de gros chiffres assez rapidement, alors le MCM/70 fabriqué au Canada est sans doute le premier ordinateur personnel en ce qu’il est portable, possède un clavier alphanumérique, un écran et prend en charge les cassettes stockage, qui pourrait être utilisé pour étendre les 8K de mémoire. C’était une solution informatique tout-en-un, et elle pouvait intégrer un modem téléphonique en option. C’était une machine avant-gardiste pour 1974.

Un ordinateur personnel à usage général

Nous sommes tous habitués aux ordinateurs personnels comme norme, qu’ils soient mobiles, portables ou de bureau. Mais bien sûr, au début, les ordinateurs étaient de grosses machines à usage unique utilisées pour calculer des nombres encore plus importants. Remontez encore plus loin dans le temps, et les ordinateurs sont des humains qui utilisent des calculatrices électromécaniques sophistiquées à grande vitesse, ou qui utilisent simplement des crayons ou de la craie.

Avant l’arrivée de l’ordinateur personnel, les gens devaient partager du temps sur des ordinateurs centraux pour faire leur calcul. Imaginez que vous deviez vous rendre à la bibliothèque chaque fois que vous vouliez chercher quelque chose sur Internet. Ne préféreriez-vous pas le faire à la maison sur votre propre machine ? Bien sûr que vous le feriez.

Image via VintageComputer.ca

À la fin des années 1960, le professeur Mers Kutt de l’Université Queen’s à Kingston, en Ontario, en avait assez de voir l’efficacité des utilisateurs d’ordinateurs centraux être entravée par les longs délais d’attente pour soumettre des programmes. Kutt a lancé une entreprise en 1968 et a construit un terminal de saisie de données avec un affichage à une ligne qui a éliminé le besoin de cartes perforées.

Kutt voulait construire une machine différente pour prendre en charge le développement d’APL, un nouveau langage de programmation plein de symboles mathématiques qui était mieux programmé sur un clavier personnalisé. Il a lancé une nouvelle société, Micro Computer Machines (MCM) pour construire les appareils, qui ressemblent à des cyberdecks primitifs qui pesaient 20 livres.

Un cyberdeck transportable et axé sur les mathématiques

Le MCM/70 a été conçu pour être un ordinateur universel abordable, si vous considérez 9 800 $ pour le modèle entièrement équipé en 1974 « abordable ». Il est basé sur l’Intel 8008 à 800 KHz et est l’un des premiers ordinateurs commerciaux à utiliser le CPU. L’affichage était un numéro de plasma en verre de 32 caractères qui prenait en charge le défilement.

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Ces machines se présentaient de différentes manières : soit elles n’avaient pas de platines à cassettes, une platine à cassettes et un coupleur acoustique pour télécharger des programmes sur d’autres machines, soit deux platines à cassettes. Il y avait un interpréteur APL intégré dans la ROM et une batterie pour économiser l’espace de travail lorsqu’il était éteint. Ils pourraient même être équipés pour fonctionner sur batterie.

Le MCM / 70 avait un clavier spécialisé avec des légendes QWERTY et APL, ISO Enter et une barre d’espace honkin ‘9u. Comme tout ordinateur vintage, nous serions ravis de pouvoir claquer dessus. Assurez-vous de vérifier toutes les photos sur ce site Vintage Computers of Canada.

Bien sûr, ce type de puissance de calcul n’était pas bon marché et n’aurait généralement pas été trouvé dans la maison du consommateur moyen, ce qui est sans doute le nombre de personnes qui pourraient décrire l’ordinateur personnel. Ces mini-ordinateurs et leurs successeurs ont été principalement vendus à des entreprises et des institutions gouvernementales qui avaient besoin de faire de gros calculs. Divers hôpitaux et compagnies d’assurance ainsi que la NASA et l’armée américaine étaient quelques-uns des clients de MCM, et ils ont vendu des centaines d’unités en quelques années.

Alors, qu’est-ce-qu’il s’est passé?

C’était peut-être un problème de passion. Le livre Inventer le PC : le MCM/70 Récit allègue que Mers Kutt n’était ni un hacker ni un amateur; il était plutôt un entrepreneur et un inventeur qui a simplement vu un marché et a trouvé un partenaire pour l’aider à réaliser sa vision. Néanmoins, il a persisté.

Selon Inventer le PC, il y avait une « lutte de pouvoir dévastatrice » entre Kutt et certains des investisseurs de MCM. À la fin des années 1970, ils ont commencé à voir des concurrents offrant la même puissance de calcul, et MCM a conçu une machine améliorée en réponse. Selon l’histoire, ils n’avaient pas les fonds nécessaires pour alimenter le développement rapide nécessaire pour battre la concurrence sur le marché. En 1983, MCM était en faillite.

Kutt a lancé une dernière entreprise appelée All Computers, Inc. et a fini par poursuivre Intel, alléguant qu’ils utilisaient ses circuits brevetés à l’intérieur des processeurs Intel. La poursuite a été rejetée en 2005 et Kutt a été intronisé à l’Ordre du Canada en 2006.

François Zipponi
Je suis François Zipponi, éditorialiste pour le site 10-raisons.fr. J'ai commencé ma carrière de journaliste en 2004, et j'ai travaillé pour plusieurs médias français, dont le Monde et Libération. En 2016, j'ai rejoint 10-raisons.fr, un site innovant proposant des articles sous la forme « 10 raisons de... ». En tant qu'éditorialiste, je me suis engagé à fournir un contenu original et pertinent, abordant des sujets variés tels que la politique, l'économie, les sciences, l'histoire, etc. Je m'efforce de toujours traiter les sujets de façon objective et impartiale. Mes articles sont régulièrement partagés sur les réseaux sociaux et j'interviens dans des conférences et des tables rondes autour des thèmes abordés sur 10-raisons.fr.