Qu’est-ce qu’un Therm ?

Avec les nouvelles ici en Europe pleines de l’effet de la guerre en Ukraine sur l’approvisionnement en gaz et, par conséquent, sur les prix, c’était à la radio : une unité de mesure si spécifiquement britannique que personne ne l’utilise dans le monde réel et personne n’a même une idée de ce que cela signifie vraiment. Nous parlons du Therm, l’un de ces mots de l’ère de nos grands-parents des cuisinières Belling alimentées au charbon et des chauffe-eau Geyser suspendus au-dessus de la baignoire, qui s’est en quelque sorte accroché dans l’imagination populaire comme une mystérieuse unité de gaz domestique appelée uniquement dans les médias grand public. Qu’est-ce qu’un therm, et pourquoi en entend-on encore parler aux informations au Royaume-Uni ?

Vous ne pouvez pas acheter un Therm

Demander à Internet ce qu’est un therm révèle la réponse, c’est 100 000 BTU. Qu’est-ce qu’un BTU ? Une unité thermique britannique, une autre mesure anachronique cinq décennies après que le Royaume-Uni soit devenu métrique, c’est la quantité d’énergie nécessaire pour élever une livre d’eau d’un degré Fahrenheit. Ce qui représente à son tour environ 1 054 joules, dans les mesures d’aujourd’hui. Un therme est donc une unité d’énergie, pouvons-nous jeter un œil à nos compteurs de gaz et voir combien d’entre eux nous avons utilisés cet hiver ? Pas si vite, car le gaz n’est pas vendu par le therme. Les compteurs de gaz plus anciens avaient des pieds cubes, et nous supposons que maintenant ils sont calibrés en mètres cubes. Nous ne pouvons même pas acheter un therme de gaz, alors pourquoi diable les médias britanniques l’utilisent-ils encore ?

Pour répondre à cette question, il est juste de dire qu’il y a deux raisons à l’emprise chaleureuse et confortable du therme sur le discours national ici. La première est que, étonnamment, le gaz de gros se négocie en therms, alors que nous, les consommateurs, l’achetons en volume, nos entreprises de services publics l’achètent en énergie. Au moment d’écrire ces lignes, un contrat de vente en gros de gaz naturel leur coûte environ 260 £ (environ 342 $), mais compte tenu de la situation géopolitique du moment, personne ne sait où il en sera demain. Ainsi, lorsque le prix du gaz est cité en thermes aux informations, c’est parce que quelque part une entreprise de services publics achète toujours les choses – qui savait!

M. Therm, il est chaud !

Immédiatement reconnaissable à une ancienne génération de Britanniques, M. Therm.

Mais l’autre raison de l’engouement des médias pour ce terme est culturelle. Nous n’aurions jamais entendu parler du therm et il aurait langui comme une obscure unité d’ingénierie dérivée du gaz, sans la mascotte de l’industrie du gaz. M. Therm était un personnage de bande dessinée utilisé pour promouvoir l’industrie du gaz et les produits gaziers des années 1930 aux années 1970, et son ubiquité a donné au mot une emprise sur l’imaginaire populaire qui doit encore être là pour les générations plus âgées. Peut-être que les journaux et les salles de rédaction s’accrochent encore affectueusement à M. Therm, ou plus probablement, reconnaissent-ils que ce sont surtout les personnes âgées qui achètent encore des journaux imprimés.

Le therm donc, une unité de mesure que personne n’utilise et dont personne ne sait ce que c’est, mais qui persiste dans un recoin de l’industrie gazière et dans les bons souvenirs d’un monde révolu. Il est peut-être préférable de le considérer comme une mesure habituelle dans un vieux pays, comme une pinte de bière – la véritable unité est le verre de taille familière. Nous garderons nos 29,3 kWh, merci beaucoup.

En-tête : George Shuklin, domaine public.

François Zipponi
Je suis François Zipponi, éditorialiste pour le site 10-raisons.fr. J'ai commencé ma carrière de journaliste en 2004, et j'ai travaillé pour plusieurs médias français, dont le Monde et Libération. En 2016, j'ai rejoint 10-raisons.fr, un site innovant proposant des articles sous la forme « 10 raisons de... ». En tant qu'éditorialiste, je me suis engagé à fournir un contenu original et pertinent, abordant des sujets variés tels que la politique, l'économie, les sciences, l'histoire, etc. Je m'efforce de toujours traiter les sujets de façon objective et impartiale. Mes articles sont régulièrement partagés sur les réseaux sociaux et j'interviens dans des conférences et des tables rondes autour des thèmes abordés sur 10-raisons.fr.