Comment une technologie hydroélectrique sans danger pour les poissons pourrait permettre de maintenir davantage d’énergies renouvelables sur le réseau

Depuis que bon nombre de ces installations ont été mises en service, les exigences environnementales ont considérablement changé et certaines centrales peuvent être confrontées à des coûts élevés et à des travaux d’ingénierie difficiles pour se conformer aux nouvelles règles et rester en activité. L’ajout de grilles pour filtrer les poissons dans la prise d’eau des centrales hydroélectriques est une solution potentielle dans certains cas, mais l’installation et la maintenance d’un tel système peuvent entraîner des coûts importants. Dans ces installations, la technologie de Natel représente une alternative, explique Schneider.

Natel a installé plusieurs projets dans le Maine, l’Oregon et l’Autriche. Ils impliquent tous des turbines relativement petites, mais l’entreprise est en passe de se lancer dans des projets de plus grande envergure et a récemment remporté un appel d’offres avec un partenaire de fabrication pour fournir une turbine plus grande de trois mètres de diamètre à une centrale existante, explique Schnieder. L’entreprise concède également des licences pour ses conceptions de turbines sans danger pour les poissons à des fabricants existants.

L’adoption d’une conception sans danger pour les poissons pourrait dépendre de l’impact de cette conception sur l’efficacité ou sur la quantité d’énergie pouvant être captée par un débit d’eau donné. Selon Schneider, les turbines conçues par Natel seront, dans certains cas, légèrement moins efficaces que les turbines conventionnelles actuelles, bien que la différence soit marginale et qu’elles représentent probablement une amélioration par rapport aux anciennes conceptions.

Bien qu’il y ait parfois un compromis entre la sécurité des poissons et l’efficacité, ce n’est pas le cas de toutes les nouvelles turbines dans tous les cas. Une étude de 2019 du Corps des ingénieurs de l’armée américaine a révélé qu’une nouvelle conception améliorait la sécurité des poissons tout en produisant plus d’énergie.

L’installation de nouvelles turbines dans les centrales hydroélectriques ne résoudra cependant pas tous les problèmes environnementaux associés à cette technologie. Par exemple, le nouvel équipement ne serait pertinent que pour la migration en aval, comme lorsque les anguilles se déplacent des rivières d’eau douce vers l’océan pour se reproduire. D’autres solutions seraient encore nécessaires pour ouvrir la voie à la migration en amont.

Idéalement, la meilleure solution pour de nombreuses plantes serait probablement de construire des voies de contournement ou des rampes naturelles, qui permettent le libre passage de nombreuses espèces dans les deux sens, explique Ana T. Silva, chercheuse principale à l’Institut norvégien de recherche sur la nature. Cependant, en raison des exigences d’espace, ces voies ne peuvent pas toujours être installées ou utilisées.

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Abe Schneider, directeur technique de Natel, tient une grande truite utilisée dans les tests de passage des poissons à la centrale hydroélectrique de Monroe à Madras, dans l’Oregon.

NATEL

Les efforts pour améliorer le passage des poissons ont été faits il y a longtemps, explique Michael Milstein, responsable des relations publiques au NOAA Fisheries, une branche de l’Administration nationale des océans et de l’atmosphère des États-Unis. Les solutions actuellement mises en place comprennent des échelles à poissons, où les poissons nagent ou sautent dans des bassins de plus en plus hauts pour franchir les barrages. D’autres barrages sont trop hauts pour cela, et les poissons sont capturés et chargés sur des camions pour les contourner.

Le défi, explique Milstein, est que « chaque rivière est différente, et chaque barrage est différent ». Les solutions doivent être adaptées à chaque situation individuelle, ajoute-t-il ; des turbines sans danger pour les poissons seraient particulièrement importantes lorsqu’il n’y a pas de dérivation et que le passage par une installation est la seule option dont disposent les poissons.

François Zipponi
Je suis François Zipponi, éditorialiste pour le site 10-raisons.fr. J'ai commencé ma carrière de journaliste en 2004, et j'ai travaillé pour plusieurs médias français, dont le Monde et Libération. En 2016, j'ai rejoint 10-raisons.fr, un site innovant proposant des articles sous la forme « 10 raisons de... ». En tant qu'éditorialiste, je me suis engagé à fournir un contenu original et pertinent, abordant des sujets variés tels que la politique, l'économie, les sciences, l'histoire, etc. Je m'efforce de toujours traiter les sujets de façon objective et impartiale. Mes articles sont régulièrement partagés sur les réseaux sociaux et j'interviens dans des conférences et des tables rondes autour des thèmes abordés sur 10-raisons.fr.