ISS Mimic ramène la station spatiale sur Terre

Construite pour un coût de plus de 150 milliards de dollars au cours des vingt-cinq dernières années, la Station spatiale internationale est sans doute l’un des plus grands triomphes techniques de l’humanité. Malheureusement, contrairement aux ouvrages de construction terrestres tels que le barrage Hoover, la Burj Khalifa ou le viaduc de Millau, vous ne pouvez pas le visiter en personne pour vraiment apprécier son ampleur et sa complexité. Eh bien, pas à moins que vous ayez environ 50 millions de dollars à dépenser pour acheter un siège sur une capsule Dragon.

C’est pourquoi l’équipe derrière le projet ISS Mimic essaie de rendre l’ISS un peu plus accessible. Le projet open source consiste en un modèle 1:100 imprimable en 3D de la Station, qui est lié à la télémétrie provenant de la réalité. Une douzaine de moteurs du modèle font tourner les panneaux solaires et les radiateurs pour correspondre aux positions de leurs homologues à grande échelle, tandis que les LED s’allument pour indiquer l’état des différents systèmes embarqués.

Pour en savoir plus sur l’ISS Mimic, les membres de l’équipe Bryan Murphy, Sam Treadgold et Tristan Moody se sont arrêtés au Hack Chat de cette semaine pour nous mettre au courant du passé, du présent et de l’avenir de ce projet fascinant.

Passer au crible les données

Bryan et Sam ont tous deux travaillé pour soutenir la véritable ISS à la NASA, ce qui leur a donné un aperçu unique des opérations quotidiennes de la Station. Ils connaissaient également bien les flux de télémétrie de l’ISS transmis vers la Terre depuis les satellites du système de suivi et de relais de données (TDRSS). Celles-ci sont mises à la disposition du public et la NASA propose même quelques moyens officiels de visualiser et d’interagir avec les données. Mais l’équipe a pensé qu’il était possible de donner vie à tous ces champs de données en évolution rapide d’une manière qui n’avait jamais été réalisée auparavant.

Le regroupement des données de télémétrie brutes dans des pages d’état visuellement attrayantes donne un contexte important et transforme ce qui est essentiellement une feuille de calcul en quelque chose qui semble provenir d’un jeu vidéo – quelque chose qui est particulièrement attrayant pour un public plus jeune. Avec un Raspberry Pi et un petit écran, les utilisateurs peuvent parcourir rapidement une collection de ces pages d’état qui couvrent un large éventail de fonctions de la Station.

Construire le modèle

Même si les écrans de visualisation constituent déjà une grande amélioration par rapport aux données brutes de télémétrie, le projet ISS Mimic concerne en réalité le modèle imprimé en 3D lui-même. L’équipe a travaillé sur la recréation de chaque module de la Station en CAO – d’abord dans une version « LoFi » qui n’est guère plus qu’un cylindre correctement dimensionné, puis plus tard, dans une version haute résolution incluant des détails de surface précis. Le cas échéant, les modules utilisent des aimants afin qu’ils puissent être facilement fixés et potentiellement réorganisés si nécessaire.

Pour faire bouger le modèle, Bryan explique qu’ils utilisent actuellement des motoréducteurs à courant continu avec des capteurs à effet Hall, qui sont à leur tour contrôlés par un Arduino et des PCB personnalisés. Mais entre leur coût et leur complexité, il dit qu’ils espèrent éventuellement passer aux servos à rotation continue, en supposant qu’ils puissent en trouver des suffisamment petits pour s’adapter au modèle imprimé.

En fin de compte, l’objectif est de permettre aux écoles et autres institutions de construire leurs propres ISS Mimics, donc garder les choses aussi simples et bon marché que possible est le but du jeu. En fait, en réponse aux commentaires des enseignants, l’équipe travaille actuellement sur un « Mini Mimic » deux fois moins grand et plus facile à imprimer et à assembler. Cette version plus petite est encore en développement, mais a déjà été assemblée par quelques écoles au cours de l’été.

Sam mentionne que l’équipe étudie également d’autres moyens de donner vie au modèle. Une suggestion consistait à ajouter des LED correctement positionnées qui clignoteraient lorsque la Station actionnerait ses propulseurs de manœuvre. Il aimerait également ajouter le système de maintenance mobile, une plate-forme robotique qui se déplace le long d’une voie ferrée qui s’étend sur toute la longueur de la ferme principale de la station. Comme les panneaux solaires et les radiateurs, celui-ci serait motorisé, donc synchronisez sa position sur le modèle avec la version réelle en orbite.

Vers la fin du chat, il a été suggéré que la communauté Hackaday construise son propre ISS Mimic. Divers modules et systèmes pourraient être attribués à des volontaires, puis le modèle final pourrait être assemblé lors de la Supercon. À moins d’un mois avant notre réunion à Pasadena le 3 novembre, ce n’est pas quelque chose que nous serions en mesure de réaliser cette année. Mais bien sûr, il y a toujours 2024…

Nous tenons à remercier Bryan, Sam et Tristan de nous avoir rejoints dans le Hack Chat et d’avoir répondu aux questions de la communauté sur cet effort ambitieux. Nous sommes impatients de voir où va l’ISS Mimic à partir de maintenant et garderons un œil attentif sur son développement. Puisqu’un voyage à la vraie Station semble hors de question, cela pourrait bien être la meilleure chose à faire.


Le Hack Chat est une session de chat en ligne hebdomadaire organisée par des experts de premier plan de tous les coins de l’univers du piratage matériel. C’est un excellent moyen pour les pirates de se connecter de manière amusante et informelle, mais si vous ne pouvez pas le faire en direct, ces publications de présentation ainsi que les transcriptions publiées sur Hackaday.io vous garantissent de ne rien manquer.

François Zipponi
Je suis François Zipponi, éditorialiste pour le site 10-raisons.fr. J'ai commencé ma carrière de journaliste en 2004, et j'ai travaillé pour plusieurs médias français, dont le Monde et Libération. En 2016, j'ai rejoint 10-raisons.fr, un site innovant proposant des articles sous la forme « 10 raisons de... ». En tant qu'éditorialiste, je me suis engagé à fournir un contenu original et pertinent, abordant des sujets variés tels que la politique, l'économie, les sciences, l'histoire, etc. Je m'efforce de toujours traiter les sujets de façon objective et impartiale. Mes articles sont régulièrement partagés sur les réseaux sociaux et j'interviens dans des conférences et des tables rondes autour des thèmes abordés sur 10-raisons.fr.