Pourquoi la réalité virtuelle en tant que remplacement de moniteur est susceptible d’être terrible pendant un certain temps encore

Mettre un casque et utiliser des moniteurs virtuels en VR au lieu de moniteurs physiques est un cas d’utilisation qui apparaît, mais est-ce vraiment quelque chose de faisable ? [Karl Guttag]qui a une longue expérience et une compréhension approfondie des défis techniques auxquels sont confrontés ces appareils, ne semble pas le penser.

Dans sa rédaction [Karl] se concentre souvent sur l’Apple Vision Pro haute résolution récemment dévoilé, mais les problèmes dont il discute transcendent tout produit particulier. Son article vaut la peine d’être lu pour quiconque s’intéresse à ces questions, mais nous résumerons ici quelques points principaux.

Le travail principal d’un moniteur est d’afficher du texte. Le texte est si important, en fait, qu’il est traité comme un cas particulier. L’indication de police est le processus (et l’art) par lequel les détails fins et les lignes inhérentes au texte sont traduits en une grille de pixels pour une meilleure apparence en toutes circonstances. Cet ajustement de grille – mappage spécialisé de caractères pour s’adapter à une grille pixellisée de pixels – fait partie intégrante des ordinateurs depuis plus de quarante ans, et presque tous les rendus de polices en dépendent. C’est une partie particulièrement importante pour que le texte soit beau sur les écrans à faible résolution.

Mais l’ajustement de grille normal ne peut pas être appliqué à un moniteur virtuel car on ne peut pas compter sur le contenu rendu dans une orientation particulière. Entre un moniteur et un affichage virtuel de résolution égale, le texte virtuel sera toujours moins beau car les astuces habituelles d’ajustement de la grille ne fonctionnent pas. Donner à un moniteur virtuel une résolution plus élevée est un moyen de résoudre ce problème, mais au moins jusqu’à présent, les moniteurs virtuels auront moins pixels avec lesquels travailler, pas plus. Les moniteurs physiques n’ont pas à partager leurs pixels avec quoi que ce soit d’autre, mais les petits écrans à l’intérieur des casques VR le font.

Un moniteur virtuel doit partager ses pixels avec le reste d’une scène VR. Quel que soit le nombre de pixels d’un casque, le moniteur virtuel en aura moins.

Agrandir les moniteurs virtuels est une autre façon de leur donner plus de pixels, mais à mesure que les moniteurs virtuels grossissent, ils deviennent moins confortables à utiliser. Dès qu’on commence à devoir bouger la tête pour lire tout l’écran, ça devient très vite très lassant. Pour les travaux sérieux sur ordinateur de bureau, les moniteurs virtuels de la taille d’une salle de cinéma ne sont pas idéaux.

[Karl] semble avoir de bonnes raisons de croire que les casques VR continueront à faire de mauvais remplacements de moniteurs, mais il y a d’autres efforts de la part de personnes et d’organisations qui essaient de le faire fonctionner. Les gens de SimulaVR, par exemple, visent à créer un casque Linux open source qui fonctionne principalement comme un remplacement de moniteur, et leur solution proposée pour augmenter la résolution est une lentille qui écrase les pixels vers le centre du champ de vision. Une autre direction vient d’une entreprise insatisfaite de la capacité des casques existants à rendre des moniteurs virtuels, ils ont donc annoncé le leur. Ni l’un ni l’autre ne sont des produits finis que l’on peut réellement acheter pour le moment, mais il est clair [Karl] n’est pas le seul à penser à ces problèmes.

Utiliseriez-vous un casque VR pour remplacer votre moniteur ? Quoi qu’il en soit, un tel casque constituerait probablement une bonne base pour une construction de cyberdeck.

François Zipponi
Je suis François Zipponi, éditorialiste pour le site 10-raisons.fr. J'ai commencé ma carrière de journaliste en 2004, et j'ai travaillé pour plusieurs médias français, dont le Monde et Libération. En 2016, j'ai rejoint 10-raisons.fr, un site innovant proposant des articles sous la forme « 10 raisons de... ». En tant qu'éditorialiste, je me suis engagé à fournir un contenu original et pertinent, abordant des sujets variés tels que la politique, l'économie, les sciences, l'histoire, etc. Je m'efforce de toujours traiter les sujets de façon objective et impartiale. Mes articles sont régulièrement partagés sur les réseaux sociaux et j'interviens dans des conférences et des tables rondes autour des thèmes abordés sur 10-raisons.fr.