Cette technologie ADN sinistre mais révolutionnaire change la façon dont nous réagissons aux catastrophes massives

Pendant ce temps, après les incendies, les familles philippines se sont heurtées à des obstacles particulièrement difficiles pour obtenir des informations sur l’aide financière, l’aide gouvernementale, le logement et les tests ADN. Les Philippins représentent environ 25 % de la population d'Hawaï et 40 % des travailleurs du secteur du tourisme. Ils représentent également 46 % des résidents sans papiers à Hawaï, soit plus que tout autre groupe. Certains se sont heurtés à des barrières linguistiques, puisqu’ils parlaient principalement le tagalog ou l’ilocano. Certains craignaient que les gens tentent de reprendre leurs terres incendiées et de les développer eux-mêmes. Pour beaucoup, le fait de se voir demander des échantillons d’ADN n’a fait qu’ajouter à la confusion et à la suspicion.

Selden dit qu'il entend les inquiétudes générales concernant les tests ADN : « Si vous interrogez les gens sur l'ADN en général, ils pensent à Meilleur des Mondes et [fear] les informations seront utilisées pour nuire ou contrôler les gens d’une manière ou d’une autre. Mais tout comme l’analyse ADN classique, explique-t-il, l’analyse ADN rapide « ne contient aucune information sur l’apparence de la personne, son origine ethnique, sa santé, son comportement dans le passé, le présent ou le futur ». Il le décrit comme une empreinte digitale plus précise.

Gin a essayé d'aider les membres de la famille Lahaina à comprendre que leur ADN « ne va nulle part ailleurs ». Elle leur a dit que leur échantillon serait finalement détruit, quelque chose de programmé pour se produire à l'intérieur de la machine d'ANDE. (Selden dit que les boîtes ont été conçues à cet effet à des fins de confidentialité.) Mais parfois, se rend compte Gin, ces promesses ne suffisent pas.

« D'après mon expérience, il existe encore un grand nombre de personnes qui ne veulent pas céder leur ADN à une entité gouvernementale », dit-elle. « Ils ne le font tout simplement pas. »

Kim Gin
Gin comprend que les membres de la famille sont souvent nerveux à l’idée de donner leurs échantillons d’ADN. Elle promet que le processus d’analyse rapide de l’ADN respectera leur vie privée, mais sait que parfois les promesses ne suffisent pas.

BRIAN TARNOWSKI

Immédiatement après une catastrophe, lorsque les gens souffrent de choc, de stress post-traumatique et de déplacement, c'est le pire moment possible pour tenter de les informer sur les tests ADN et leur expliquer la technologie et les politiques de confidentialité. « Beaucoup d'entre eux n'ont rien », dit Gin. « Ils se demandent simplement où ils vont pouvoir se reposer et comment ils vont trouver de la nourriture, un abri et un moyen de transport. »

Malheureusement, les survivants de Lahaina ne seront pas les dernières personnes dans cette situation. Compte tenu notamment de la trajectoire climatique actuelle de la planète, le risque d'événements meurtriers dans presque tous les quartiers et communautés va augmenter. Et il sera de plus en plus difficile de déterminer qui a survécu et qui n’a pas survécu. Mann se souvient de son travail sur le tsunami de l'océan Indien, qui a fait plus de 227 000 morts. « Les corps flottaient et se retrouvaient à 100 milles de là », dit-il. Les enquêteurs se sont parfois retrouvés avec des restes qui avaient été consommés par des créatures marines ou dégradés par l'eau et les intempéries. Il se souvient de la façon dont ils ont eu du mal à déterminer : « Qui est cette personne ? »

Mann a passé sa propre carrière à identifier des personnes, notamment « des soldats, des marins, des aviateurs, des Marines disparus de toutes les guerres passées », ainsi que des personnes décédées récemment. Cette fermeture est significative pour les membres de la famille, dont certains ont été retirés pendant des décennies, voire toute une vie.

En fin de compte, la méfiance et les théories du complot ont en fait entravé les efforts d’identification ADN à Maui, selon un rapport du service de police.

François Zipponi
Je suis François Zipponi, éditorialiste pour le site 10-raisons.fr. J'ai commencé ma carrière de journaliste en 2004, et j'ai travaillé pour plusieurs médias français, dont le Monde et Libération. En 2016, j'ai rejoint 10-raisons.fr, un site innovant proposant des articles sous la forme « 10 raisons de... ». En tant qu'éditorialiste, je me suis engagé à fournir un contenu original et pertinent, abordant des sujets variés tels que la politique, l'économie, les sciences, l'histoire, etc. Je m'efforce de toujours traiter les sujets de façon objective et impartiale. Mes articles sont régulièrement partagés sur les réseaux sociaux et j'interviens dans des conférences et des tables rondes autour des thèmes abordés sur 10-raisons.fr.